Une tapisserie nécessite plusieurs étapes avant sa réalisation définitive. La première consiste notamment à réaliser ce que l’on appelle un modèle aux dimensions souvent réduites, mais qui permettra d’en apprécier son rendu. Sa réalisation est généralement confiée à des artistes réputés.
Une fois le modèle validé, il est nécessaire de le reproduire (ou de l’assembler avec d’autres modèles pour former des compositions) à l’échelle 1 sur un carton de tapisserie.

Des peintres cartonniers spécialisés dans cette tâche vont devoir également adapter la palette de couleurs à celle disponible pour le tissage de la tapisserie, cette palette étant bien souvent plus réduite que les couleurs d’origine. En effet, une notion économique entre en jeu : plus il y a de nuances de couleurs, plus le nombre de bobines et la complexité de la tapisserie augmentent, ce qui augmente de fait le prix.

Les cartons serviront ensuite de patron pour l’exécution de la tapisserie, placés sous la chaine du métier à tisser. Souvent froissés, pliés à plusieurs reprises, leur usure progressive nécessite leur remplacement et ils sont la plupart du temps jetés au profit de nouvelles réalisations.
Modèle réduit d’un métier à tisser Stand de Chantal Chirac à la Foire de Chatou et présentant des cartons de tapisserie d’Aubusson
C’est un peu par hasard que Chantal Chirac, antiquaire et restauratrice de tableaux, a découvert puis collecté ces cartons de tapisseries à la fin des années 1980, suite aux nombreuses fermetures des manufactures d’Aubusson et alentour. Dans l’objectif de conserver ce patrimoine et parce que ces cartons possèdent un aspect décoratif, elle entame alors un travail patient de restauration et de marouflage sur toile pour redonner un second souffle à ce qui n’était à l’époque qu’un support à la réalisation des tapisseries.
Dans cette vidéo, elle revient sur l’histoire de ces cartons de tapisserie et nous fait découvrir son univers.