capture d'écran d'objets en vente sur Antikeo

Antiquaires et digital : un duo gagnant

Article à retrouver dans le magazine Aladin Antiquités du mois de mai 2023

Depuis près de 10 ans, les marchands s’unissent au sein de portails spécialisés ou de plateformes de vente en ligne consacrés aux antiquités. Si les antiquaires les plus avancés dans la transition numérique réalisent déjà une majeure partie de leur chiffre d’affaires sur le web, d’autres l’utilisent en complément de leur boutique physique et de leur présence sur les foires et salons. La plateforme Antikeo, qui accueille une grande diversité de professionnels, a recueilli le point de vue de ses vendeurs à ce sujet. Leurs propos montrent que le numérique n’uniformise pas mais qu’il rassemble. La flexibilité de la boutique en ligne semble être une solution adaptée à tous les profils, un moyen pour chaque antiquaire d’exercer son métier comme il le souhaite. Témoignages.

Le web, une vitrine complémentaire pour les antiquaires

Qu’il s’agisse d’une boutique indépendante ou d’un stand au sein d’un regroupement de marchands – les puces de Saint Ouen, celles du Canal de Lyon, le village de l’Isle sur la Sorgue, etc. – nombreux sont les professionnels qui ont encore un magasin. Pour la plupart des antiquaires, celui-ci s’accompagne désormais d’une vitrine sur le web. Elle ne vient pas remplacer leur boutique physique mais plutôt la soutenir et la compléter. Pour certains, cette présence sur internet contribue largement à leur équilibre économique. “Cette année, les mois de janvier et février furent très calmes à la boutique” confie un antiquaire du Gers. “Alors, quand il y a moins de gens à la boutique, j’active ma présence sur les plateformes de vente d’antiquités : ce sont les ventes internet qui m’ont sauvé ces dernières semaines”, poursuit-il. En effet, les plateformes permettent de toucher un autre public d’acheteurs, les collectionneurs par exemple. “Cela fait plus d’un an que j’ai des petits chiens en porcelaine dans ma boutique. J’en ai proposé un sur le site Antikeo, il a trouvé preneur tout de suite “ témoigne un autre marchand.

On peut d’ailleurs constater que les collectionneurs ne sont pas les seuls clients à fréquenter ces plateformes sur le web : les professionnels y sont aussi très présents. “Les marchands ont désormais confiance dans le numérique. Ils ont plus l’habitude, ils ont moins peur” décrypte cet antiquaire parisien.

Salons, foires, déballages et plateformes : un vrai partenariat

Je continue à être présent sur des salons pour rencontrer de nouveaux clients, généralement des particuliers” explique un marchand parisien. “Lorsque je participe au salon Maison et Objets, je vends toujours un grand nombre de pièces japonaises uniques”. Un autre antiquaire explique participer chaque année à la foire de Chatou : “cela permet de faire découvrir la galerie à des gens qui viennent ensuite me voir à la boutique. C’est vertueux. Aujourd’hui encore, les salons régionaux, les foires et les déballages professionnels occupent une place importante sur le marché français de l’antiquité. Les plateformes n’ont d’ailleurs pas vocation à les remplacer : elles travaillent main dans la main avec les antiquaires et soutiennent ces manifestations, Antikeo est d’ailleurs partenaire de plusieurs de ces évènements, comme la foire de Chatou. Un antiquaire parisien a fait les comptes : “ je vends autant sur les salons que sur internet.”

Les foires restent un point de rendez-vous” explique un antiquaire bordelais qui participe aux deux éditions annuelles de la foire des Quinconces, mais également à d’autres salons dans le sud de la France ou en Normandie. “C’est pendant les foires que je vends, livre et prends des commandes pour la restauration” précise cet antiquaire, spécialiste de la marqueterie Boulle Napoléon III et restaurateur. Il a ouvert sa boutique en ligne sur Antikeo à la suite du Covid “nous n’avions plus de foires” – et poursuit aujourd’hui sur sa lancée en mettant systématiquement sur la plateforme tous les objets qui ont de la valeur.

La progression du numérique : l’effet post-covid

Le covid a fait évoluer les comportements chez les plus de 50 ans qui se sont mis à acheter sur Internet. Quant aux étrangers, ils ne se déplacent plus autant” analyse un antiquaire de Loire-Atlantique. Un autre antiquaire témoigne aussi dans ce sens : “notre clientèle âgée a du mal à prendre de nouvelles habitudes, mais une fois qu’elles sont prises, elles restent”.

Aujourd’hui de nombreux antiquaires ont choisi le numérique comme unique canal de vente. L’avenir du business est sur internet” analyse un antiquaire des Côtes d’Armor qui a fait le choix de mettre l’intégralité de sa marchandise en ligne. Des plateformes comme Antikeo lui permettent désormais de toucher une nouvelle clientèle : celle des architectes et décorateurs. “Si nous n’avions pas pris le virage d’internet il y a 10 ans, il y aurait longtemps qu’on ne serait plus là.” analyse un antiquaire, établi près de Nantes, qui utilise plusieurs plateformes de revente (françaises et étrangères) et dispose de son propre site internet. “Nous sommes une équipe de quatre personnes, dont deux font presque uniquement de la mise en ligne et des photos.