Intégrer des pièces anciennes dans un univers contemporain ? Une façon originale de concevoir des projets d’architecture intérieur
Joséphine à Paris, c’est la rencontre de 3 passionnés d’arts décoratifs : Valérie DOLIQUE, Architecte d’intérieur passée par l’École Boulle, François de LISLE, spécialiste du meuble ancien et l’œil du groupe, Emmanuel BOYER, grand amateur d’arts asiatiques et arts premiers.
Les meubles anciens sont très recherchés dans le monde entier, sauf en France qui en est pourtant le premier fournisseur. Brisons ce paradigme et réapproprions-nous nos talents et notre histoire”
— François de Lisle
« Notre constat ? Le monde entier se précipite à Paris pour acheter des merveilles XVIIIᵉ siècle, notamment une clientèle asiatique récemment très présente, qui manifeste un goût prononcé pour les meubles richement ornés (bronzes, marqueterie…). Les puces de Saint-Ouen ou la foire de Chatou, pour ne citer qu’elles, sont devenues des carrefours polyglottes. »

Et pour tous les amateurs de décoration, les magazines cultes “Cabana” et “The world of Interiors” adorent le meuble XVIIIᵉ français et lui consacrent régulièrement des reportages.
Et les Français dans tout ça ?
On observe en France une forte désaffection pour le meuble ancien, jugé désuet, et peu adapté à la vie contemporaine. Pourtant, les arts décoratifs français sont d’une richesse considérable et d’une très haute qualité de fabrication. Nombre de ces éléments existent toujours, à des prix particulièrement attractifs.
En parallèle, et nous ne sommes pas les seuls à faire ce constat, on observe une grande uniformité de nos intérieurs contemporains, une usure rapide de nombreux meubles actuels et la quasi-impossibilité de les recycler.
Nous avons donc : d’un côté des meubles pratiques mais uniformes, reflet d’une société standardisée, qui finissent souvent sur le trottoir et alimentent la montagne de déchets de la société de consommation ; de l’autre des meubles d’exception, souvent fabriqués à la main par des artisans talentueux, qui intéressent peu, malgré une valeur artistique certaine. Comment traiter ce paradoxe ?
Faire dialoguer les époques
Tout l’objectif de Joséphine consiste à conjuguer meuble ancien et univers contemporain. Il s’agit de faire dialoguer les époques et les styles, au moyen d’une sélection rigoureuse ne retenant que les pièces les plus originales ou de meilleure qualité pour parvenir à créer un intérieur unique qui raconte une histoire.



Moodboards issues du compte Instagram “Joséphine à Paris“
Dans ce but, nous suivons de près l’actualité des salles des ventes en France, afin de dénicher la bonne pièce, de la bonne époque qui s’intégrera naturellement et avec éclat dans un projet d’architecte ou de décorateur.
Nous travaillons également avec un réseau d’antiquaires soigneusement sélectionné, comme celui d’Antikeo, et aimons arpenter les foires, dialoguer avec les marchands pour comprendre comment évolue le marché.
Renouveler notre regard sur le meuble ancien en le mettant en scène de façon différente.
Et l’objectif est double.
D’abord nous réalisons un travail d’influence pour faire redécouvrir au plus large public possible, certaines créations de qualité des siècles passés. C’est le rôle du compte Instagram “Joséphine à Paris“. Joséphine y présente toutes les semaines ses trouvailles, avec une mise en scène qui s’appuie souvent sur les grands noms de la création française contemporaine : la Maison Pierre Frey, Elitis ou encore The Invisible Collection dont la philosophie est “Design is Art”.
Un travail à 4 mains avec architectes et décorateurs
Nous réalisons aussi des missions sur le terrain à la demande d’architectes ou de décorateurs, pour leurs projets d’appartements, hôtels particuliers, hôtels etc. Nous travaillons à partir d’un cahier des charges, un moodboard et un budget, avec à la clef des échanges souvent passionnants !



De gauche à droite – Cartons de tapisseries anciens, Galerie Chantal Chirac – Maison Pierre Frey – Verdure, photo Güell Lamadrid
C’est dans ces projets que notre complémentarité s’exprime le mieux : Valérie, architecte d’intérieur depuis 20 ans, sait parfaitement travailler à partir d’un plan et entretient une connaissance approfondie des tendances. Comme par exemple, celle de la tapisserie verdure qui revient en force sous forme de motif chez tous les éditeurs de tissus d’ameublement ou de papier peint. Ou, en termes de design, celle du du Premier Empire ou du style Napoléon III auxquels les décorateurs s’intéressent beaucoup en ce moment.
François sélectionne avec exigence des meubles appartenant au grand style français qu’ils soient d’époque ou de style, mais d’excellence.


À gauche, une table à écrire à la Pompadour, ressemblant à celle qui se trouve dans le tableau de François Boucher.
Emmanuel repère dans les arts asiatiques et les Arts Premiers des pièces originales et décoratives comme des paravents japonais, des céramiques chinoises ou des masques et des statues originaires d’Afrique de type Fang ou Bobo.

Dans nos récentes collaborations, on trouve les propriétaires d’une maison XVIIᵉ en Basse Engadine (Suisse), pour lesquels nous avons cherché une table espagnole XVIIᵉ, une paire de bergères d’époque Louis XV etc.
Autre exemple pour une ville de la région parisienne. Joséphine a sélectionné et remporté aux enchères une table de style Art Déco destinée à s’intégrer, dans la salle des mariages, à un décor des années 20. De la même manière et dans le même environnement des fauteuils Mies Van Der Rohe ont trouvé leur place dans le bureau du Maire et ce à un tarif très intéressant.
C’est une aubaine pour les collectivités, souvent installées dans des bâtiments de style, qui ont l’obligation de réaliser au moins 20% de leurs achats mobiliers en seconde main.
Esthétique, durable, unique – à une époque où tout, ou presque, est produit en série, quel privilège ! – le meuble ancien a tout pour lui.
Sortez des sentiers battus !
— Valérie Dolique, François de Lisle et Emmanuel Boyer