Sauriez-vous les nommer ?
Elles figurent parmi les achats préférés des amateurs d’antiquités. Ce sont les petites tables comme les bouts de canapé, les travailleuses ou les sellettes. On les trouve à des prix très divers, de la plus rustique à la plus précieuse, de la Haute Époque au design.
Nous avons ici sélectionné vingt modèles différents, les principaux, bien qu’il en existe d’autres. Le XVIIIe siècle fut particulièrement fécond en la matière, soucieux qu’il était de développer l’art de vivre dans les salons. À la sélection ci-dessous, on pourrait aussi ajouter quelques réalisations éphémères, comme la « table tourne-disque » qui connut quelque succès dans les années 1960 et 1970, à la grande époque du disque vinyle. On aurait pu également évoquer les tables gigognes. Mais il ne s’agit pas d’un genre à proprement parler, mais de plusieurs exemplaires qui s’emboîtent les uns sous les autres. Les petites tables sont souvent révélatrices d’un mode de vie, d’usages, d’habitudes d’un milieu social ou géographique, d’une époque… Les modèles présentés ici sont essentiellement occidentaux, mais certains sont universels ou le sont devenus. Suivez le guide !
1. Table de trictrac (et d’autres jeux). Comme celle-ci, ce sont surtout les modèles du XVIIIe siècle qui sont demandés. En voici un d’époque Louis XV, avec placage et bronzes dorés. Ces petites tables figurent parmi les plus chères, car elles sont très recherchées pour décorer un intérieur. Il est rare d’en trouver en dessous de 1 000 euros, sauf si elles sont en très mauvais état. On fera attention aux placages dont la restauration peut s’avérer coûteuse. On regardera aussi si les bronzes ne doivent pas être redorés (ce qui impliquerait leur démontage). Évidemment, la partie jeu doit coulisser facilement et être en bon état.
2. Table à la Tronchin (dite aussi d’architecte). Celle-ci est d’époque Louis XVI et est en placage d’acajou et acajou. Ces tables mécaniques dotées d’un système à crémaillère sont très valorisées. Elles ont autant un rôle de décoration qu’utilitaire. Il est rare d’en trouver une en bon état en dessous de 5 000 euros.
3. Table liseuse d’époque Louis XVI. Contrairement à la table à la Tronchin, celle-ci n’a pas de mécanisme, mais un simple panneau inclinable.
4. Sellette. Elle se place généralement dans l’entrée pour y déposer ses gants, ses clefs ou un quelconque objet que l’on veut retirer de ses poches. Celle-ci est due au célèbre ébéniste Étienne Levasseur (1721-1798) et est de style Boulle, de la deuxième période de ce style, soit sous Louis XV (la première période étant du vivant de Boulle et s’étant déroulée sous Louis XIV).
5. Table à ouvrage (de dame). Cet exemple de table à ouvrage a été exécuté par Charles Guillaume Diehl (1811-1885), ébéniste d’origine allemande, qui a accompli sa carrière à Paris. Il l’a réalisée pour l’Exposition universelle de Paris, de 1878. On lui trouve déjà un petit air Art nouveau 1900 !
6. Très jolie table de boucher vers 1900.
7 Guéridon tripode. Celui-ci est une pièce de grande valeur réalisée vers 1875 par Ferdinand Duvinage, à Paris. Il comporte des bois précieux comme l’amarante et le citronnier, ainsi qu’une marqueterie japonisante avec des incrustations d’ivoire. Sans oublier les bronzes dorés. Quelques milliers d’euros ! Le guéridon, dont l’origine est très ancienne, servait non seulement de table d’appoint, mais aussi de présentoir pour des objets d’art ou une belle lampe. Sa forme typique se compose d’un plateau circulaire et d’un pied central qui peut se diviser en trois parties à sa base ; on parle alors de guéridon tripode. Au rayon des curiosités, on retiendra également des guéridons en faïence ou en porcelaine (avec une armature métallique).
8. Table de bistro. Piètement en fonte ouvragée et marbre sur le dessus.
9. Table de bridge. Même si l’on peut jouer à ce jeu sans une table adaptée, celle-ci a été spécialement conçue pour lui. Elle date de 1930 environ et est du style Art déco de l’époque. On remarquera qu’elle nécessite quelques restaurations pas trop coûteuses. Vu sa rareté, il serait étonnant de la trouver à moins de 500 euros…
10. Table volante en tambour. La table volante était destinée à passer d’une pièce à l’autre, comme son nom l’indique. Ce type de meuble permet, par exemple, de déplacer en une seule fois des verres et des bouteilles. Le modèle présenté est dit en tambour (d’après sa forme). Ce travail régional de la seconde moitié du XVIIIe siècle provient de l’est de la France (comme en témoigne notamment la marqueterie)
11. Table servante ou serviteur muet. On place ce type de présentoir à côté de la table principale. Il se compose de plusieurs plateaux tournants (en général trois) que l’on fait pivoter sans intervention d’un serveur, afin de se servir soi-même. D’où le nom de serviteur muet. On le retrouve encore fréquemment dans les restaurants actuels. Un serviteur muet dépasse rarement les 250 euros, sauf les très beaux modèles ou les très anciens (les plus vieux connus dateraient de la fin du XVIIIe siècle).
12. Table d’accouchée ou table de lit. Elle permet d’écrire et de lire dans son lit. Celle-ci a appartenu à Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon Ier (vers 1800) et est exposée au Musée de la Malmaison.