Et si nous profitions de la rentrée pour changer de bureau ? Deux antiquaires généralistes, Maurice Lacourt et Michel Lauretta, nous proposent une sélection de pièces à prix abordables allant du XVIIIe au XXe siècle.
Si le mobilier du XXe siècle enthousiasme de plus en plus de monde depuis quelques années, le classique enthousiasme toujours un noyau dur de collectionneurs. Avec des intérieurs plus petits, les acheteurs évitent souvent les meubles de grandes dimensions. Ils privilégient les bureaux plus récents, bien souvent moins encombrants. La fonction de ce meuble a, par ailleurs, évolué depuis l’apparition des ordinateurs, portables ou non. Les modes jouent aussi un rôle prépondérant : le goût pour les formes épurées explique aussi ce regain d’intérêt pour les bureaux créés au XXe siècle. Mais se détacher des tendances permet aussi des achats coup de cœur originaux et très abordables. Pour exemple, le Louis-Philippe, boudé depuis plus de trente ans, permet de bonnes affaires. De qualité et de belle facture, ces meubles-là s’avèrent solides et peuvent vous accompagner toute une vie, à des prix défiant toute concurrence !
Généraliste, Michel Lauretta propose des arts décoratifs allant du XVIIIe jusqu’au XXe siècle dans une demeure des années 1920 avec cours, jardin et dépendances, à Mandelieu-La-Napoule (06). La Galerie Lauretta vend 70 % sur Internet et 30 % sur place en magasin. Son patron nous confie que s’il recommençait sa carrière aujourd’hui, il se spécialiserait dans le XXe siècle. « Les dimensions plus petites lui semblent beaucoup plus adaptées aux intérieurs de notre époque. Cela ne l’empêche pas de toujours s’émerveiller devant la qualité du bois, qu’il s’agisse de palissandre, de noyer ou encore de macassar. Les lignes épurées correspondent au goût du jour, et il n’est pas nécessaire de s’y connaître pour apprécier des meubles ! »
La Galerie Lauretta possède surtout une clientèle majoritairement âgée de cinquante-cinq ans et plus, souvent en quête d’une belle pièce. Ses clients sont originaires de régions riches ou de l’étranger. Avec son épouse, Barbara, Michel considère que ce sont les bureaux de dame qu’il vend le mieux. « Ceux-ci connaissent un certain succès sur la Côte d’Azur, en particulier dans les halls d’entrée ! » Si des clients âgés de quarante-cinq à cinquante ans, environ, contactent le couple, c’est surtout pour « acheter des pièces Art déco » Les antiquaires, forts de leur trente-cinq ans d’expérience, constatent qu’une clientèle plus âgée s’intéresse de plus en plus à ce style.
Parmi les pièces les plus recherchées, Michel Lauretta cite « les bureaux plats, bien plus que les secrétaires, car beaucoup de gens s’imaginent difficilement travailler face à un mur ». Il remarque aussi « un intérêt pour le style Louis XVI, grâce à l’acajou et le laiton qui continuent de séduire ». Les bureaux Louis XV, plus petits, aux pieds courbés trouvent aussi aisément leur place dans des intérieurs contemporains, tout comme ceux de dame mesurant entre 80 et 90 cm ou ceux à gradins. « Ainsi, entre 1 800 et 3 500 euros, il sera possible de repartir avec un bureau Louis XVI de qualité conservant un beau cuir », confie ce restaurateur devenu marchand. Il souligne « une qualité d’un vieux cuir incomparable ». Un petit bureau de style Louis XV, mais pas nécessairement de cette époque, trouvera preneur entre 1 200 et 2 200 euros, selon l’époque de réalisation. Entre 1 500 et 3 000 euros, il est possible d’acquérir un bureau Art déco en parfait état.
Des prix très abordables pour commencer
Issu d’une troisième génération d’antiquaires, Maurice Lacourt, est lui aussi généraliste. Ce Vosgien, de Charmes (cela ne s’invente pas), remarque que « les bureaux de 2 mètres ne trouvent plus guère leur place dans la plupart des intérieurs, et s’adressent à quelques rares clients vivant dans de grands espaces ». De nos jours, « les bureaux mesurant entre 1, 30 et 1, 40 m sont davantage demandés », estime notre interlocuteur.Paradoxalement, les grands bureaux plats ou à système suscitent toujours l’intérêt des amateurs, « car l’estampille continue de leur donner de la valeur ». Les années 1950 et 1960 caracolent en tête des souhaits des acheteurs. Les trentenaires et les quadragénaires s’intéressent tout particulièrement à ce mobilier tandis que les personnes âgées de cinquante-cinq ans et plus restent attachées au classique.
En vente sur Antikeo
Parlons argent ! Pour 150 euros, Antiquités Lacourt propose déjà un petit bureau de dame ou un petit bureau plat (1,2 m de long) datant du XIXe ou de la première moitié du XXe siècle. Entre 800 et 2 500 euros, l’amateur trouvera des bureaux plats mesurant entre 1,4 et 1,6 m de long, de différentes époques, y compris récentes. Avec un minimum de 2 500 euros, il sera possible d’acquérir des meubles de collection estampillés ou des pièces de designer.
Une multitude de bureaux en quelques clics
Antiquités Lacourt vend 30 % de ses bureaux en France et 70% à l’étranger, essentiellement en Europe. Sa clientèle comprend quand même entre 30 et 40 % de décorateurs. Il estime que « 90 % des ventes se concluent grâce à Internet, car les plates-formes comme Antikeo permettent de confronter davantage de pièces, et rapidement. Quelques clics dévoilent un choix très large qui permet de comparer les prix. « Les gens prennent moins le temps de se déplacer à cause des difficultés croissantes de circulation, surtout s’ils craignent de ne rien trouver », considère notre antiquaire. Certains clients viennent quand même voir les pièces, mais dans un second temps, alors que « la majorité se contente des photos envoyées par l’antiquaire » ! Nous l’avons vu, nombreuses sont les possibilités de se tourner vers des pièces anciennes de qualité.
4 conseils pour acheter un premier bureau
1 Choisir un bureau en bois naturel : un chiffon, de la paille de fer ultra fine et de la cire ou un coup de popote de l’antiquaire, ou un raviveur de vernis suffiront à son entretien.
2 Veiller à l’état de conservation qui facilite aussi la revente.
3 Trouver le juste équilibre entre la qualité et le prix.
4 Penser aux bureaux Art déco, mais aussi aux meubles Louis-Philippe délaissés depuis trois décennies. Ils sont souvent de belle facture, solides et vendus à petits prix.