Achille Zo
( 1826-1901)
“Dans le Monde, il n’existe aucune sauce comparable à la faim.”
Miguel de Cervantes, Don Quichotte
Jean Baptiste Achille Zo dit Achille Zo nait à Saint Esprit près de Bayonne en 1826. Issu d’un milieu modeste, le petit Achille se forme auprès de son père : peintre vitrier. La mort brutale de ses parents le fait partir pour Bordeaux en 1842 où il se fait embaucher comme apprenti décorateur à l’atelier du théâtre de la ville.
En 1847, il monte à Paris et sera l’élève de Thomas Couture ( Les Romains de la Décadence, 1847, Musée d’Orsay) pendant un an. En 1855, sa toile « Aventuriers jouant aux dés » est acclamée par le Salon.
Jusque dans les années 1860, il alterne entre son travaille de décorateur à Bordeaux, Paris et Bayonne. C’est alors qu’il entreprend un voyage à travers l’Espagne qui le marque profondément. A Madrid, au Musée du Prado, il s’exerce à copier les grands maitres, puis il pousse son voyage jusqu’en Andalousie.
A son retour, ayant acquis une petite notoriété, il réside à Paris jusqu’en 1871 date du siège de la capitale par les Prussiens. Il décide donc de retourner dans sa ville natale : Bayonne. Le peintre continue cependant d’alimenter sa notoriété parisienne, et son inspiration hispanique lui permet justement d’y parvenir, surtout dans une période où l’Orientalisme bat son plein. Au Salon de 1861, il obtient la mention honorable pour « Gitanos du Monte-Sagrado de Grenade ».
Mais, c’est à Bayonne qu’il jouira d’une forte popularité, devenant, avec son ami Léon Bonnat, l’une des principales figures de l’école de Basque.
En 1862 il reçoit la médaille d’honneur pour « Bohémiens en voyage » et en 1863 , “l’Aveugle de Tolède ” est acheté par l’État. La ville de Bayonne continue aujourd’hui d’enrichir ses collections des toiles d’Achille Zo qui fit récemment l’objet d’un article dans la tribune de l’art.
Nommé directeur de l’Ecole de Dessin de Bayonne , son statut grandissant lui permet une plus grande influence sur l’activité artistique de la ville. En 1873, il fonde le Musée Municipal de peinture dont il devient le conservateur. En 1886 il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur. Il est ensuite nommé directeur de l’Ecole des Beaux Arts de Bordeaux ( en 1889) .
Entre temps, en 1874, il épouse Zénia Darié, dont il aura deux enfants également devenus peintre : Henri-Achille et Marie Blanche ( Laroque).
Très productif, il s’est spécialisé dans les peintures à thèmes, d’abord liés à sa région natale, le Pays basque, et surtout à l’Espagne (corridas, scènes de genres espagnoles en particulier en Andalousie), puis d’inspiration orientaliste (femmes d’Afrique du Nord).
Il est représenté au musée d’Orsay à Paris, au musée des beaux-arts de Libourne, au musée des beaux-arts de Carcassonne (La Porte de Tolède) et surtout au musée Bonnat-Helleu de Bayonne, puisqu’il était très lié à Léon Bonnat, avec lequel il forma toute une génération de peintres régionaux.
Il meurt des suites d’un accident de la circulation place Sainte-Croix à Bordeaux, le 2 mars 1901.
Ci dessous l’œuvre commentée par Tristan de Quelen :
“Il s’agit ici d’une esquisse d’un tableau d’Achille Zo «Les Mendiants espagnols» conservé aujourd’hui au musée de Libourne. Le site est reconnaissable: c’est la Puerta de San Pedro de la Grande mosquée à Cordoue, édifice magnifique et typique de l’époque des Omeyyades. Le tableau date des années 1860.
Ce tableau fait partie d’une série de peintures représentant des vues de Cordoue peintes dans les années 1860. Notamment au Salon de Paris de 1861 «La Posada San Raphael à Cordoue», en 1863, Achille Zo expose une «Sortie d’église de Cordoue». Et au Salon de 1865, Achille Zo expose sous le numéro 2240 des «Mendiants à la porte de la Chapelle des Enfants trouvés à Cordoue». Les critiques du salon ont remarqué ce tableau.
Le coloris de M. Achille Zo rend bien la brillante lumière du ciel si particulière de l’Espagne. Jamais ce peintre ne s’est montré plus coloriste que dans les deux toiles qu’il expose : des Mendiants à la porte de la Chapelle des Enfants trouvés à Cordoue et la place San Francisco à Séville ».
Dans notre tableau, on remarque aussi le coloris avec ce magnifique jeu de camaïeu de beiges. Il y a également de très beaux effets de clair-obscurs sur la belle architecture de la grande mosquée de Cordoue.
Retrouvez ici quelques œuvres de l’artiste:
Musée Bonnat-Helleu de Bayonne :
https://webmuseo.com/ws/musee-bonnat-helleu/app/report/decouvrir-collections-acquisitions.html?id=13
https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/henri-achille-zo_le-patio_huile-sur-toile
https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/achille-zo_le-reve-du-croyant
https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/achille-zo_famille-bohemienne-en-voyage_huile-sur-toile
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