Des motifs floraux envahissent certains meubles Louis XVI. Or, Marie-Antoinette affectionnait ce type de décor pour ses Trianons. Cette appellation style Marie-Antoinette apparut au XIXe siècle en jouant sur la popularité retrouvée de la reine.
Depuis dix ans, Laurent Paviot, fondateur d’Antiquités de l’Andelle (dans l’Eure), observe toujours le même engouement pour le mobilier Louis XVI. Les lignes sobres et élégantes inspirées de l’Antiquité s’harmonisent avec beaucoup d’autres styles, et en particulier les intérieurs contemporains.
À la tête de M&N Antiquités (89), Mickaël et Nicolas Joly soulignent que ce style se marie particulièrement bien avec l’Art déco et le design. Ces meubles sobres et élégants séduisent toutes les générations. Des trentenaires et des quadragénaires s’y intéressent désormais. Les architectes d’intérieur font redécouvrir ce goût à une clientèle de moins de cinquante ans. Le style campagne chic de Marie-Antoinette plaît tout particulièrement aux Américains, aux Anglais et aux Asiatiques, notamment pour ses bois peints avec d’anciennes patines et sa polychromie.

Laurent Paviot vend aussi bien du mobilier estampillé, des pièces réalisées à Paris, que des meubles de pays, créés dans du noyer, du chêne ou encore du merisier. Les prix varient en fonction des centres de production. Une commode régionale coûte entre 500 et 2 000 euros, alors qu’une estampillée et marquetée provenant d’un atelier parisien sera accessible à partir de 5 000 euros et plus. En fonction de la signature, il faudra donc prévoir davantage dans certains cas. La commode demeurant le premier meuble vendu, tous styles confondus, plus son décor comprendra de sculptures et de cannelures, plus son prix montera. Une coiffeuse ou une barbière se vendent environ 1 500 euros, tandis qu’une armoire normande, avec des pieds Louis XV et un décor de guirlandes de fleurs, sera proposée à moins de 800 euros.
L’importance des exportations
Chez M&N Antiquités, dès 1 000 euros, il est possible d’acquérir une console Louis XVI. Cependant, pour un modèle d’une grande qualité d’exécution avec une belle provenance, les prix pourront atteindre 10 000, voire 15 000 euros. Si une commode en acajou peut se vendre à partir de 1 000 euros, il faut quand même compter à partir de 2 000 euros pour une marquetée et 10 000 € pour les plus beaux modèles estampillés. M&N Antiquités, qui propose actuellement à la vente deux lits à la polonaise, des pièces recherchées par une clientèle internationale propriétaire de grandes demeures ! Ces meubles se vendent entre 6 000 et 12 000 euros.

Les Antiquités de l’Andelle vendent 90 % de leurs meubles sur des plates-formes comme Antikeo, tandis que M&N Antiquités, présente sur Internet, participe désormais à une dizaine de salons par an. Mickaël et Nicolas Joly soulignent que les plates-formes permettent des comparaisons multiples et rapides, alors que les foires tendent à surprendre les visiteurs et peuvent susciter des coups de cœur.
Ajoutons que si les prix d’un fauteuil cabriolet ou à dossier plat restent relativement bas, ils devraient prendre de la valeur. En effet, beaucoup sont exportés, et ce patrimoine se raréfie petit à petit en France. En faisant l’acquisition d’un meuble du XVIIIe siècle, on choisit un savoir-faire et un travail bien proportionné. Au XIXe siècle, les menuisiers et ébénistes changent peu à peu leurs standards de travail…
5 conseils pour un premier achat de mobilier Louis XVI
1. Se documenter sur la période et les techniques, acheter des livres pour comprendre de quoi il s’agit.
2. Fréquenter les antiquaires : voir les meubles en vrai, ouvrir un tiroir, toucher un plateau en marbre…
3. Bien regarder les pièces de mobilier sous toutes leurs coutures, notamment à l’arrière.
4. Commencer par une pièce très accessible : une console au style épuré sera facile à placer.
5. Comparer les prix, la qualité et l’état des meubles (restaurés, revernis ou simplement dans leur jus).