Par mobilier ancien, on entendra la Haute-Époque (les réalisations antérieures à 1650), la période 1650–1830 (Louis XIV, Régence, Louis XV, Louis XVI, Consulat et Ier Empire, Restauration), puis la suite du XIXe siècle (Louis-Philippe, Napoléon III, Expositions Universelles).
10 critères de prix :
1. L’attribution à un ébéniste célèbre. Elle doit être prouvée et documentée. Le nom compte de plus en plus de nos jours. Ce critère permet de passer de quelques centaines d’euros à plusieurs milliers, voire à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Il est valable que le meuble soit estampillé ou non. D’ailleurs, l’estampille n’a été créée que sous Louis XV et n’a pas toujours été appliquée en Province ou après la Révolution. Et surtout, une estampille peut avoir été contrefaite.



2. La traçabilité. Elle prend de plus en plus d’importance. Par-là, on entend l’appartenance passée à une famille historique, à des châtelains, à un grand collectionneur. Cela devra être prouvé.
3. L’état de conservation et le degré des restaurations. Généralement, on considère que ce dernier ne doit pas dépasser un tiers de l’ensemble du meuble. Il est admis qu’un pied ou deux peuvent avoir été changés. De même, rares sont les commodes anciennes dont le marbre n’a pas été changé. Pour les fauteuils et les canapés, c’est surtout le bâti qui fait le prix, c’est-à-dire le travail du menuisier de siège. Il est peu fréquent qu’une tapisserie de siège ait été conservée en bon état. Si elle est d’origine, c’est un plus.
4. Les frais de restauration. Ils peuvent dépasser le prix d’achat du meuble ! Regardez si les placages et la marqueterie ne sont pas trop détériorés. Changer une tapisserie de siège est souvent aussi une opération coûteuse. Les antiquaires, vous présentent généralement des objets et des œuvres restaurés et en bon état.

5. Les modifications postérieures. Certaines amputent considérablement la valeur d’un meuble, comme la transformation en vitrine.
6. La qualité d’exécution et l’élégance. Elles doivent être prises en compte au-delà de l’éventuelle célébrité de l’ébéniste. Par exemple, des accotoirs « en coup de fouet » sur un canapé d’époque Régence sont appréciés.
7. La beauté du bois. Un beau noyer bien gras d’un buffet de chasse valorise ce dernier. Un bel acajou moucheté (et non un simple placage) fait monter le prix d’une commode. Une riche marqueterie constitue un atout essentiel.
8. Des bronzes d’origine dorés et finement ciselés. Le nom du bronzier peut également être retenu, tel celui de Thomire.


9. De belles ferrures d’origine (fiches, entrées de serrure, notamment sur le mobilier régional, provençal, languedocien ou normand). Vérifiez si elles n’ont pas été rapportées ou ne jurent pas avec l’ensemble.
10. La mode actuelle. Le beau mobilier Charles X, qui autrefois trônait sur les grands salons d’antiquaires, est rentré dans le rang. Le style Louis-Philippe, les meubles rustiques ou de ferme, les bonnetières et les meubles aux façades en pointes de diamants du Sud-Ouest sont délaissés. Pour les armoires, celles dites de château et richement sculptées ont une plus grande valeur. Les petits meubles comme les tables de tric-trac bénéficient d’un marché favorable. Etc.
– Daniel Cagnolati