Article à retrouver en intégralité dans le numéro d’Aladin Antiquités n°420 de Janvier 2024
De plus en plus recherchées, les lampes Design personnalisent un intérieur. Objets à la fois décoratifs et pratiques, ces luminaires y insufflent un supplément d’âme.
Si Jean-Luc Ferrand, antiquaire généraliste, observe « un intérêt accru des amateurs d’art pour le design en général, et pour les lampes design en particulier », il remarque que principalement les seniors se montrent sensibles aux luminaires design. « Bien souvent, ces derniers expriment une envie de renouveler leur décor, dont ils se sont lassés au fil du temps ; les lampes classiques plus lourdes ne conviennent pas forcément à tous les intérieurs qui se sont modernisés, et aussi à l’air du temps qui s’inscrit davantage dans une quête de meubles mais aussi de luminaires plus pratiques et légers. » Spécialisé en Design, Damien François / Vintage Addict confirme, lui aussi, ces tendances, et relève que la majorité des trentenaires et quadragénaires ne disposent pas, en effet, du budget. La clientèle principale, âgée de 60 ans et plus, porte son dévolu sur « des pièces à la fois qualitatives et esthétiques », et le fait qu’un modèle demeure méconnu ne freine plus à l’achat. Ce spécialiste remarque que le total look tend à disparaître, tandis qu’un glissement sur une plus longue période s’opère dans les choix des amateurs. La liberté de mixer les styles et les époques se généralise.
Jean-Luc Ferrand, qui vend des lampes depuis plus de 30 ans tous styles confondus, travaille aussi bien sur Internet via son site et des plateformes comme Antikeo, mais aussi dans ses showrooms du Marché Biron (39-41) et dans celui du Marché l’Usine. Damien François réalise 80% de ses ventes sur Internet, et sa clientèle se compose à 80% de particuliers, 80% de Français. À liège, son showroom de 500 m2 n’ouvre que le samedi.
Le vocable « vintage » rassemble une grande diversité d’objets. Damien François confie que « certaines pièces n’intéressaient personne au début des années 2000, telle la lampe Grupa dont les reproductions peuvent aujourd’hui atteindre des prix très élevés. » De nos jours, le nom prime moins, et l’intérêt se porte avant tout sur ce que représente la lampe ou encore les matériaux utilisés. En raison de l’aspect utilitaire de cet objet, ce marchand ne propose à la vente que des pièces en parfait état de fonctionnement. Jean-Luc Ferrand souligne, quant à lui, que « les lampes design, souvent plus épurées et sobres, correspondent davantage aux goûts du jour. » Grâce à leurs dimensions, les lampes trouvent facilement une place dans un intérieur, et très décoratives, elles apportent un vrai plus à une décoration. « J’ai commencé ce métier car certaines choses disparaissaient, et je me suis intéressé au qualitatif avant de regarder l’esthétique » confie Damien François.
Les amateurs apprécient tout particulièrement les lampes de designers italiens. Celles de Carlo Nason magnifient le savoir-faire des verriers de Murano. Il s’agit souvent de lampes aux couleurs blanches et opalescentes douces ou alors colorées et gaies, sur des structures modernes et originales. Quant aux lampes des designers français des années 50 et 60, elles mettent en œuvre le métal et la tôle colorée. Celles de Serge Mouille ou Pierre Guariche l’illustrent parfaitement : leurs formes ou structures très graphiques et leurs couleurs parfois vives séduisent toujours collectionneurs et amateurs. Parmi les tendances, on relève notamment le retour des plafonniers ou éclairage indirect.
Le budget varie bien sûr selon les modèles recherchés. À partir de 500 / 800 €, l’amateur peut acquérir, pour exemple, un beau plafonnier. Avec 1200 /1500 €, il peut se tourner vers des pièces plus rares, plus imposantes. Pour des pièces moins éditées, il faut prévoir un budget de 5000 € voire 10000 €. Les prix peuvent s’envoler pour des luminaires exceptionnels, selon la notoriété du designer, de la rareté du modèle ou encore de la provenance. Certaines pièces s’élèvent à plusieurs dizaines de milliers d’euros : de qualité muséale, la première édition des lampadaires de Serge Mouille peut atteindre ces montants. Ces prix témoignent de tout un patrimoine à sauvegarder et d’un savoir-faire unique. « Autrefois, on fabriquait pour un client tandis qu’aujourd’hui on produit pour la vente, et les standards de cette époque constituent les grands luxes d’aujourd’hui » remarque Damien François.
Quelques conseils pour un premier achat
- Achetez avec le cœur, choisissez ce qui vous plaît et vous apporte de l’émotion. Ne vous fiez pas au goût des autres. Portez votre choix sur une pièce, que vous aurez plaisir à regarder, au fil des années.
- Dans un second temps, faites intervenir votre mental et faites votre petite « étude de marché ». Vérifiez l’état de la lampe, afin de prévoir si besoin un budget pour d’éventuelles réparations. Cependant, privilégiez, dans la mesure du possible, des lampes en état de fonctionnement.