Grand Reliquaire En Trois Chapelles Avec 77 Reliques - XIXe

Objets religieux : Les objets de piété se chinent

Des reliquaires paperolles aux boîtes de nonnes, en passant par les dioramas, focus sur ces objets de piété relevant des arts populaires ! Ces pièces, souvent réalisées dans des matériaux simples, ont nécessité de très nombreuses heures de travail, et peuvent désormais retrouver leur rôle religieux initial après avoir traversé les siècles.

Installé depuis 2020 en tant qu’antiquaire, Xavier Varaine se passionne dès 2010 pour les objets religieux anciens et l’art chrétien. Avant d’en proposer à la vente, notre spécialiste en a chiné et collectionné pendant deux décennies. Ce passionné souligne la diversité des techniques utilisées. Les reliquaires paperolles sont réalisés à partir de bandelettes de papier enroulées. Les canivets sont des images pieuses ciselées et découpées méticuleusement dans du papier. On trouve aussi des objets de dévotion conçus en cire et dénommés cire de Nancy… Les boîtes de nonnes sont des scènes de la vie monacale, en relief et encadrées, qui nécessitent plusieurs matériaux pour leur fabrication. Les dioramas, quant à eux, consistent en de petites scènes réalisées avec des éléments en relief sur un fond peint et disposées dans une sorte de petite boîte posée verticalement, un peu comme les dioramas de marine.

Galerie le Jardin des Moines, Tableau Reliquaire Façon Autel, XVIIIe siècle, en vente sur Antikeo

65 % de clients étrangers

Installé à Fontaine-sur-Saône, à dix kilomètres de Lyon, l’antiquaire Xavier Varaine n’a « pas observé d’évolution dans le profil des acheteurs ces dernières années », dans sa boutique Le Jardin des Moines. En revanche, il observe : « un intérêt croissant pour les objets de dévotion depuis 2010 ». Certains amateurs souhaitent faire entrer du sacré chez eux, tandis que d’autres aiment particulièrement ce type d’objets d’un point de vue historique et de collection, et les accumulent. Parmi ses clients, Le Jardin des Moines compte parmi sa clientèle « 20 % d’associations et de musées spécialisés, ainsi que 40 % de communautés religieuses et de prêtres ». La clientèle acquiert « principalement des pièces d’orfèvrerie et de la passementerie ». Restent donc « 40 % de collectionneurs ou de passionnés, par exemple des couples restaurant une chapelle ».

Xavier Varaine vend ses pièces majoritairement à des quinquagénaires et des amateurs plus âgés. « Mes collectionneurs ont souvent la soixantaine », confesse-t-il. Et d’ajouter, c’est à souligner : « 65 % de mes clients sont étrangers ». À noter que les reliquaires paperolles retiennent, quant à eux, surtout l’attention des Français et des Belges.

Un patrimoine sauvegardé

Nombre de ces objets de piété se rattachent aux arts populaires. Si les matières utilisées pour certains objets de piété tels les cires de Nancy, les canivets ou encore les dioramas s’avèrent souvent simples, leur confection a nécessité beaucoup de temps, d’habileté et de minutie. Réalisées par des communautés religieuses, ces pièces conçues comme des objets domestiques se vendent aujourd’hui à 80 % sur Internet, et retrouvent souvent leur fonction initiale. L’iconographie donne également de la valeur à ces objets : les orthodoxes recherchent a priori davantage des saints des premiers siècles, telles sainte Barbe ou encore sainte Agathe, tandis que les catholiques se mettent souvent en quête de saints modernes, comme saint François de Sales. Certaines figures suscitent un engouement plus fort que d’autres.

Galerie le Jardin des Moines, Reliquaire Sainte Ursule et les 11 000 Vierges, XVIIIe siècle, en vente sur Antikeo

Notre antiquaire n’observe pas de saisonnalité dans sa spécialité. Les reliquaires paperolles du XVIIIe siècle, objets ouvragés et plus riches que ceux réalisés sous Napoléon III, enthousiasment toujours les amateurs. Produites sur une courte période, les cires de Nancy, en très bon état, se font rares sur le marché et se vendent très bien. Récemment, Xavier Varaine a vendu l’un de ces tableaux de dévotion en cire, représentant saint Bonaventure, à un musée. Tous ces objets constituent un patrimoine d’arts populaires que l’on ne confondra pas avec les arts religieux « classiques » relevant des beaux-arts ou des arts décoratifs, comme les enluminures, l’orfèvrerie, la peinture, la sculpture sur pierre ou sur bois…

Des prix attrayants

Si la minutie du travail retient souvent l’attention, l’accessibilité des prix, la diversité des pièces disponibles sur le marché et leur richesse culturelle devraient séduire aussi les néophytes qui auraient la curiosité de s’y pencher, notamment sur Antikeo…

– Pour un reliquaire d’époque Napoléon III en bois noirci et verre bombé, comptez entre 200 et 500 euros.

– Selon l’identification de la provenance et son état de conservation, un reliquaire paperolles, datant du XVIIIe ou début du XIXe siècle, coûtera entre 500 et 1 800 euros, et, à partir de 1 200 euros, l’amateur pourra s’emparer d’une pièce particulièrement intéressante. Ces objets, quand ils datent du XVIIe siècle, peuvent dépasser les 2 500 euros et même atteindre 4 000 euros.

Galerie Luc de Laval, Tableau Reliquaire Paperolle Retable Baroque Vierge Saints Martyrs XVIIème, en vente sur Antikeo

– Entre 400 euros et 1 500 euros, on peut acquérir une boîte de nonne. Selon leur taille, leur provenance ou encore leur ornementation, leur prix varie.

– Les dioramas, objets très fragiles, coûtent 500 à 600 euros dans un état moyen, mais peuvent valoir 2 000, voire 3 000 euros, quand ils sont de grandes dimensions, en bon état, avec une provenance certaine. Selon le lieu, la date de création, la congrégation, l’objet aura plus ou moins de valeur. La valeur des reliquaires repose également sur l’existence d’un document épiscopal appelé « authentique ». On le trouve parfois en complément du cachet de cire, et il authentifie les reliques honorées, tout en précisant une origine géographique précieuse et une date.

4 conseils pour un premier achat

1. Que l’objet vous plaise et vous parle !

2. En raison de la profusion de reliquaires, évitez les pièces postérieures à 1850.

3. Privilégiez les objets en très bon état : certains reliquaires s’encrassent et leur nettoyage nécessite habileté et expérience.

4. Cherchez la provenance. Un sceau en cire peut être posé sur une relique par un évêché ou un monastère. Sur les boîtes de nonnes figurent parfois le sceau d’un monastère ou une inscription ou une étiquette.