âtre de cheminée

Au coin du feu

À l’heure des premières flambées, rencontre avec Sophie Haye, galerie Antiquités Haye, spécialiste d’accessoires anciens de cheminée datant du XVIIe au XXe siècle.

Serviteur de cheminée laiton et bronze XIXe

Pour cette antiquaire installée au Village Suisse (Paris, 15e), l’âtre raconte l’intime et des histoires familiales, et doublement. Depuis trois générations, sa famille s’est spécialisée dans les accessoires de cheminée anciens. Mais que recouvrent-ils ? Pour notre antiquaire, « un ensemble de cheminée comprend un serviteur constitué d’une pelle, d’un balai, d’une pince ainsi que d’un tison, une plaque de fonte, une paire de chenets et un pare-feu ».

Depuis cinq ans, Sophie Haye observe un renouveau des feux de cheminée. Notre spécialiste l’explique notamment par « l’augmentation du coût de l’électricité et de l’énergie ». Elle ajoute : « Aujourd’hui, on retrouve le plaisir des flambées ».

Astuce et tradition

Les goûts ont cependant évolué. « Les objets Art déco et ceux des années 1970, ainsi que les modèles anciens aux formes très épurées, ont aujourd’hui le vent en poupe », poursuit Sophie Haye. Elle ajoute que « si des puristes cherchent toujours des chenets datant du XVIIIe siècle pour une cheminée de cette période, elle remarque que de plus en plus souvent les amateurs mélangent ancien et contemporain ».

Galerie Antiquités Haye, Paire de chenets forme de flammes en métal chromé circa 1970, en vente sur Antikeo

Majoritairement âgés entre 40 et 70 ans, les amateurs de cheminées ont souvent des résidences en province. Ces habitations comprennent des cheminées ouvertes, mais aussi fermées (les inserts). Ces dernières permettent des économies d’énergie. Mais bien que fermées, celles-ci nécessitent aussi des accessoires d’entretien du feu et de nettoyage.

Galerie Antiquités Haye, Paire de chenets anciens en fer forgé d’époque fin XVIIe, en vente sur Antikeo

Sophie Haye, qui dispose d’un stock de 3 000 pièces datant du XVIIe siècle aux années 1970 a une clientèle s’étendant au-delà des frontières, notamment grâce à des plates-formes comme Antikeo. Aujourd’hui, « 70 % de mes ventes se font sur Internet, mais nombre de clients aiment venir voir les objets avant de prendre leur décision », avoue-t-elle. « Dans certains cas, ils prennent tout autre chose, car ces visites permettent de conseiller les clients, de favoriser les échanges. »

Qu’acheter et à quels prix

Parmi les pièces recherchées figurent les accessoires Art déco, mais « ils se font rares, car peu de modèles ont été réalisés ». De même, « l’Art nouveau demeure difficile à trouver et quand on en trouve, ils sont vite achetés ».

Quant au pare-feu pour cheminée ouverte, il reste incontournable. En effet, il s’agit d’un accessoire important puisqu’il assure la sécurité.

Galerie Antiquités Haye, Pare feu de cheminée ancien en laiton et bronze d’époque XIXe de style Louis XVI, en vente sur Antikeo

Pour les chenets, alors que le fer forgé du XVIIsiècle séduira certains, le métal chromé des années 1970 retiendra l’attention d’autres amateurs. À noter que pour ces pièces des années 70, qui se vendent assez rapidement, un ensemble coûte entre 1 000 et 1 500 euros. Bien sûr, le prix dépend de la taille et de l’état de conservation des objets. Pour une paire de chenets avec des animaux en bronze patiné du XVIIIe siècle, dans le goût de Caffieri, les prix sont bien plus élevés : aux environs de 11 000 euros.

Quatre conseils pour un premier achat

– Faites ramoner régulièrement les conduits de cheminée et demandez un certificat de ramonage.

– Vérifiez que la pince à tisons n’est ni ressoudée ni cassée. Vérifiez aussi sa solidité. Le laiton est un peu plus fragile pour les pincettes.

– Assurez-vous de l’état de l’arrière des chenets, qui auront à supporter du poids.

– Regardez la qualité du travail du fer ou du bronze. Par exemple, des différences s’observent entre un bronze du XVIIIe siècle et un plus tardif, notamment quant à la qualité de la ciselure.