La dorure au mercure, l’or moulu

I Bref Historique

L’or, connu depuis l’Antiquité, a été largement utilisé par de nombreux peuples aux cultures diverses, que ce soit sous forme d’objets d’art ou de pièces de culte. Fascinant par son coté solaire, il est souvent associé au divin.

Les Historiens s’accordent à dire que la technique de la dorure a vraisemblablement été mise au point en Chine vers -200 avant J-C. En Europe on situe son arrivée généralement vers 200 après J-C, utilisée alors dans l’empire Romain. La technique de dorure au mercure a été utilisée jusqu’au XIXe siècle en Europe, avant la découverte et l’exploitation de l’électrolyse au milieu du XIXe siècle.

II Techniques

La dorure au mercure permet de dorer un support en métal (bronze, cuivre ou laiton) afin de reproduire l’éclat d’un objet en or massif, tout en garantissant une résistance supplémentaire et bien évidemment un coût réduit.

La première étape consiste à décaper la surface à dorer à l’aide d’acides. En parallèle, on crée un amalgame à base d’or et de mercure. Ce dernier est composé d’or moulu, or réduit en poudre et amalgamé avec du mercure ou dans du vif d’argent lui-même dilué dans le mercure. On obtient alors un liquide, comprenant 1 portion d’or pour 8 de mercure.

Cet amalgame liquide chauffé à 400 degrés est ensuite appliqué sur la surface à dorer à l’aide d’une brosse. L’objet est à son tour chauffé, afin de faire évaporer le mercure. L’or seul reste alors fixé sur le support épousant la surface au plus près.

Plusieurs passages peuvent être réalisés, (trois, voire quatre ou plus) augmentant ainsi l’épaisseur du dépôt métallique, et par conséquent de sa résistance dans le temps. On parlera alors de ton de dorure : dorésurdoré ou encore très surdoré d’or moulu.

La finition peut être réalisée par divers procédés et permet de mettre en valeur des éléments de l’objet doré par effet de contraste :

  • le Grattebossage, afin de matifier un élément de l’objet doré.
  • le Brunissage, afin de rendre brillant un élément de l’objet doré, en écrasant la couche d’or dans les pores du support, à l’aide d’un brunissoir, constitué d’une pierre dure : hématite, agate.

La dorure au mercure est une dorure de grande qualité, très solide, durable, avec une jolie teinte jaune difficile à obtenir avec les techniques modernes. Cependant, elle ne peut s’appliquer qu’à des objets de petite taille pour des raisons de manipulation, et supportant l’épreuve du feu. Il s’agit le plus souvent de bronzes d’art ou d’ameublement. La découverte de l’électrolyse, plus économe, mais également la dangerosité du mercure et des vapeurs dégagées lors des montées en température, font que cette technique est aujourd’hui quasiment abandonnée.

III Vivre la dorure au mercure

Il est assez facile de pouvoir côtoyer ces objets décoratifs issus de cet artisanat d’art, de nombreux objets d’antiquités proviennent de cette technique de l’or moulu, citons : les chandeliers, les appliques, les sculptures, les chenets, mais on retrouve également cette technique sur les bronzes d’ameublement, portés à leur apogée sous la période de l’empire. Alors pourquoi ne pas en acquérir soi-même ? Sur Antikeo, nous proposons de nombreux objets décoratifs et mobiliers d’antiquités comportant des bronzes dorés.

Afin de découvrir toutes ces merveilles, mais également découvrir plus en détail les secrets de la technique de la dorure au Mercure, voici un une petite liste non exhaustive des principaux musées présentant de somptueux modèles : 

La dorure au mercure au coeur de Paris : Le Musée du Louvre

Sous les ors de Versailles : Le château de Versailles

Outre-Atlantique : Au Metropolitan Muséum of Art, New-York


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