HUILE SUR TOILE 116X89CM DATEE 89
Frank a 17 ans quand il entre en 1959 à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg. Il s’est forgé déjà, en autodidacte, une culture artistique lorgnant vers Gauguin, Van Gogh, Modigliani, Bonnard, Leonard de Vinci et Michel-Ange, qu’il appelait affectueusement Michelangelo (plus tard il faudra ajouter Francis Bacon).
En 1963, à la fin de ce premier cycle d’études, Frank Wohlfhart part faire son service militaire en Algérie. A son retour, il entre à l’école nationale des Beaux -arts de Paris tout en fréquentant l’atelier du peintre graveur Jean Delidech. Des Beaux-arts, il sortira en 1966 sans diplôme. Vont suivre dix années de construction personnelle et de maturation de sa peinture.
Construction de son œuvre: Frank Wohlfahrt utilise tous les moyens qui sont à sa disposition pour réaliser tapisseries, dessins, peintures, décors pour un théâtre de marionnettes, laques, sculptures, peintures sous verre, estampes – il créera en 1977 l’association « L’Estampe du Rhin » qui réunissait plus d’une soixantaine de graveurs. Il expose en France, à l’étranger (Norvège, Allemagne, Luxembourg) et se construit, tout d’abord par nécessité, un art de vie ascétique qu’il adoptera jusqu’à la fin de son existence.L’élévation se produira à partir de 1983 dans son troisième atelier, installé sur sa péniche « Le chien caillou », amarrée dans le quartier de la Petite France à Strasbourg ; elle est ponctuée par deux évènements importants dans la vie du peintre, l’obtention en 1985 de la Bourse de la Fondation Goethe et simultanément, sa nomination au poste de chef de l’atelier de peinture de l’école des Arts décoratifs de Strasbourg.
"Son oeuvre est inscrite dans une vérité de l’émotion où la peinture n’est pas une évocation mais une invocation, comme une forme de quête métaphysique avec ce sentiment « de devoir faire de la peinture, quelque chose qui soit de l’ordre de la Consolation »
Consolation d’un monde où l’art salvateur transcende la fureur des Hommes en « appelant les choses à exister, les extraire du néant dans l’espace de la toile ».
L’oeuvre est guidée par son sujet, la peinture du corps humain et les compositions de figures.
Au mouvement des corps, la composition donne sa mesure , laissant éclater toute l’harmonie des couleurs déployant sur la toile de multiples compositions lyriques, sensuelles et robustes, au gré desquelles des corps s’enchevêtrent, dans l’intimité ou la tendresse, dans la lutte ou la résignation, héritées des principes puisés à la lecture du Traité de Peinture de Léonard de Vinci pour lequel - l’ensemble, est ce qui représente à la vue l’union de toutes les parties d’un corps dans la proportion qui lui est propre, et la grâce de l’ensemble naît des rapports et de l’harmonie des mouvements- . »
Disparu en 2010, avec les fragrances colorées des roses de mai, Frank Wohlfahrt, formé aux Arts Décoratifs de Strasbourg (où il fut professeur) ainsi qu’aux Beaux-arts de Paris, s’employa à faire de sa vie une oeuvre, sans jamais faire de concession à l’air du temps.
Ref: GHB679SUYQ