JOSEPH LEVIN 1894/1979

SUPERBE HUILE DU RUSSE JOSEPH LEVIN FORMAT 117/92
Joseph Levin a traversé non pas le XX° siècle mais l’histoire du XX° siècle. Il démarre son existence entre la capiteuse et oligarchique Saint Petersbourg et la fourmilière exubérante bigarrée New York. Né à Saint-Pétersbourg, il y grandit et fréquente l'Institut Impérial de peinture dirigé par Roerich.Ses professeurs sont Resberg, Moscovici, Navozov et Fimon.
Son désir d’utopie l’envoie prendre part à la révolution communiste en Russie ou il participe, au sein du bouillonnement intellectuel, à l’élaboration d’une société nouvelle fondée sur des concepts en rupture avec ceux de l’époque. Après un parcours engagé dans ce combat, il se retrouve ,ainsi que ce fut le cas pour de nombreux théoriciens, en décalage avec la classe politique et rallie la France des années 20 et 30. Il y règne l’effervescence artistique qui fait de « l’école de Paris » le centre mondial de l’art.
Levin a sa place dans ce milieu d’exception dans lequel il côtoie les penseurs du modernisme, de toutes origines. Nous savons que la communauté russe ainsi que la communauté juive y jouent un rôle de premier plan. En 1935 avec la montée des extrémismes, Levin prend le large en direction de l’Amérique comme quantité d’autres artistes. Il y retrouve nombre de juifs d’europe de l’est qui ont compris que le vieux continent est sur le point d’être dévoré par ses vieux démons et que l’avenir appartient désormais au nouveau monde. Cette fracture va le précipiter dans un changement: à l’image de « l’école de New-York », il devient abstrait.
Nous le voyons, le parcours de Levin est calqué à l’histoire du XX° siècle, d’autant plus que, à la fin des années 60 en pleine « chasse aux sorcières » anticommuniste aux états-unis, il revient s’établir en France…Sa conclusion stylistique en forme d’ultime utopie sera le « Sur-consciencilisme », un nouvel « isme » quelque peu chargé au plan de la terminologie, mais qui définit une approche de l’art personnelle basée sur l’addition des expériences capitales de l’art moderne.
Il faut relire Joseph Levin pour entendre le message que nous adresse le XX° siècle et sa somptueuse épopée artistique.

Ref: RBYTCTH71J