Très beau tableau d’inspiration caravagesque, XIXe siècle (vers 1840-1870)
École française dans le goût des maîtres du XVIIe siècle
« Jeune page ôtant ou ajustant l’armure d’un chevalier »
Huile sur panneau de chêne – 18 × 20 cm (sans cadre) – 32 × 35,5 cm avec son cadre. Superbe témoignage du grand retour en grâce du Caravage au milieu du XIXe siècle. Dans un format réduit, presque de cabinet, l’artiste a recréé avec une étonnante fidélité l’atmosphère des grands ténébristes du 16e : lumière rasante et brutale, contraste violent entre l’ombre profonde et les éclats sur le métal et les visages, touche rapide dans les fonds, modelé doux et sensuel sur les carnations. Le sujet, délicat et plein de mélancolie, montre un jeune page au turban rouge cinabre qui, dans un geste lent et presque caressant, aide un chevalier pensif à retirer (ou à enfiler) son armure. L’œuvre respire une poésie romantique contenue : la jeunesse au service de l’expérience, la fragilité humaine sous l’armure, le temps suspendu avant ou après la bataille.
Palette très séduisante : rouge éclatant du turban, vert profond et velouté de la manche, reflets d’acier d’un réalisme saisissant
Belle exécution, entre hommage scrupuleux aux modèles du XVIIe et légère douceur typique du goût du XIXe
Panneau de chêne ancien réemployé, craquelure naturelle, vernis patiné qui donne une impression d’âge beaucoup plus avancé
Magnifique cadre d’époque en bois noirci et filets dorés, parfaitement conservé et en totale harmonie avec la peinture
Ce type de petit tableau était très recherché sous le Second Empire et la IIIe République par les amateurs éclairés qui redécouvraient alors Manfredi, Valentin de Boulogne ou Saraceni. On en trouve d’excellents exemples dans les collections privées françaises et italiennes, souvent réalisés par des peintres de talent ayant séjourné à Rome ou à Naples.Une œuvre décorative et émouvante, d’une présence rare, prête à être accrochée immédiatement.