François Gérard (attribuée), très grande HST, fin XVIIIème - début XIXème.

Superbe et imposante huile sur toile, attribuée à François Gérard (dit Baron Gérard), éxécutée entre la fin du XVIIIème siècle et le tout début du XIXe. 
La toile, intitulée sur la cartouche, "Passage du Styx", met en scène la descente d'Énée aux Enfers. 
Le héros, accompagné de la sibylle de Cumes, voyage jusqu'au royaume d'Hades afin d'y retrouver son père Anchise.
On y retrouve Charon le nocher (ou le passeur), fils d'Érèbe (l'Obscurité) et de Nyx (la Nuit), le cerbère (chien à trois têtes, gardien de la porte des enfers) et le serpent (animal favori d'Hades).
Sur le côté gauche, en arrière plan, sont représentées les âmes errantes. Celles-ci, n'ayant pas payé l'obole, sont condamnées à errer cent ans sur les bords de l'Achéron et du Styx.
Le petit garçon est le conteur de cette scène. Il est le seul à regarder le spectateur, comme un témoin venant rapporter un évènement à son auditoire. 
Au Ier siècle av. J.-C., dans l'Énéide, Virgile décrit Charon maniant une rame couleur rouille, lors de la descente d'Énée, accompagné de la sibylle de Cumes, dans le but de voir son père Anchise (chant VI de l’Énéide). Virgile décrit aussi les âmes désespérées qui cherchent à franchir l'Achéron.

Bien que cette toile ait pu être attribuée à Nicolas Louis François Gosse, aucune similitude n'apparaît entre ce tableau et ceux de cet artiste.
L'œuvre, le sujet, les techniques picturales ainsi que le "coup de pinceau" correspondent parfaitement au travail de François Gérard.

Bel état de conservation, quelques anciennes restaurations. 
Non nettoyée. 
Toile d'origine. 

Joli cadre en bois doré, bel état. 

François Gérard (dit Baron Gérard), 1770-1837 :

Élève de Jacques-Louis David, peintre de cour sous Napoléon Ier et plus tard peintre des rois Louis XVIII et Charles X, François Gérard est le portraitiste des familles souveraines d’Europe.

Fils d’un fonctionnaire français en poste à Rome, Gérard nît dans la Ville éternelle mais reçoit sa formation artistique à Paris, notamment auprès de David à partir de 1786.

Lauréat du second prix de Rome en 1789, il est empêché de concourir à nouveau l’année suivante, mais peut séjourner en Italie. Il débute au Salon de 1791, et, protégé par son maître David, peut se consacrer pleinement à son art, et obtient un logement et un atelier au Louvre. Son Bélisaire, présenté au Salon de 1795, et le portrait de son ami Isabey, l’année suivante, lancent sa carrière.

Remarqué par les Bonaparte, il travaille pour eux à Malmaison, puis comme peintre officiel de l’Empire, livrant peintures d’histoire, mythologiques et portraits, et notamment les éffigies officielles des souverains en 1805 et 1807.  
Unissant les raffinements du XVIIIème siècle aux codes de représentation les plus modernes, François Gérard connaît un très grand succès dans l’art du portrait, sachant toujours se renouveler dans la mise en page et renvoyant à ses modèles l’image de l’élégance la plus flatteuse. Il livre entre 1796 et 1836 plus de quatre-vingts portraits en pied, répétés en nombre par son atelier, dont Versailles conserve les réductions de sa main ou de l’atelier, acquises à sa mort.

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