Marteau à sucre traditionnel – Haut Atlas marocain Bois dur patiné – Longueur : env. 31 cm – Tête : 17 cm – 3 cm – Poids : 190 g
Datation estimée : fin XIXᵉ – début XXᵉ siècle Type : Béghada / Begada (outil traditionnel) Région : Haut Atlas central – vallées berbères (prob. Aït Bouguemez / Aït Ouarayen / Aït Atta) Datation : Fin XIXᵉ – début XXᵉ siècle Matière : Bois dur local (noyer ou thuya), gravure au pyrograve
Technique : Sculpture monoxyle, assemblage à tenon, décor au fer chaud. Ce marteau à sucre présente la forme triangulaire caractéristique des bégadas du Haut Atlas. L’ensemble est sculpté dans un bois soigneusement sélectionné, patiné par l’usage continu. La tête :
Forme triangulaire élargie, aplatie, destinée à frapper les cônes de sucre “qarfa” traditionnels.
Décor dense constitué de cercles pyrogravés à point central, typiques du style rural berbère : symboles solaires et apotropaïques.
Bords légèrement biseautés pour améliorer la prise et limiter les éclats lors des chocs.
Le manche :
Section plate puis arrondie vers l’extrémité, avec un petit col annulaire en relief servant de butée.
Décor linéaire pyrogravé dans la partie supérieure, alignant des cercles identiques à ceux de la tête.
Belle patine, traces d’usure régulières, témoignant d’un usage domestique prolongé.
Assemblage :
La tête est montée sur un tenon parfaitement ajusté, consolidé par un clou ancien.
L’ensemble est stable, cohérent, sans restaurations visibles.
Ces outils servaient dans tout le Maroc rural, du Rif au Souss, mais c’est dans le Haut Atlas qu’on trouve les versions les plus travaillées. Leur fonction principale : Fracasser les cônes de sucre dur (« qarfa »), vendus sous forme de pains compacts de 2 à 4 kg.
Utilisation quotidienne pour le thé à la menthe, véritable rituel domestique.
Tradition liée à l’hospitalité : offrir un thé sucré était un signe de prestige familial. Le décor circulaire brûlé est symbolique :
Représentation du soleil (protecteur)
Motifs de fécondité
Bénédictions (baraka) associées aux objets du foyer
La très forte densité de cercles pyrogravés, parfaitement réguliers, situe cet outil dans les ateliers ruraux du Haut Atlas, probablement zone Aït Bouguemez ou Aït Ouarayen, réputées pour leurs ustensiles décorés. Le manche large, la tête triangulaire allongée et la base arrondie renvoient aux modèles fabriqués entre 1900 et 1930. PROVENANCE Ancienne collection privée française (probablement constituée dans les années 1960–1980).